Présentation du blogue

Onze finissants d’Arts et Lettres accompagnés de deux enseignants, Christian Braën et Guy Bourbonnais, suivront les traces de Haruki Murakami, auteur à l’étude sur lequel ils se sont penchés avec ardeur, au Japon. Suivez-les à travers leurs textes, témoignages de découvertes, d’éblouissement et d’éveil. Ce voyage est pour eux l’occasion de se plonger concrètement dans l’univers ambivalent et onirique de Murakami.

lundi 6 juin 2011

Chronique gastronomique

Après avoir visité un temple en or, quoi de mieux qu'une bonne soupe de udon! Nous sommes allés manger dans un petit restaurant qui m'a semblé très connu ici, à Kyoto, car il figure dans deux revues japonaises et plusieurs clients auraient aimé venir y manger si nous n’avions pas occupé toute la place.

La serveuse (surement l'unique sur les lieux) qui nous a servi, et qui devait être la propriétaire, était une gentille vieille petite dame très en forme. Elle semblait heureuse d'avoir des clients occidentaux. La place nous donnait l’impression de nous trouver carrément chez elle, dans sa demeure, ce qui créait une belle atmosphère.

Le plat principal de la place était une soupe- repas aux pâtes de udon. Deux choix de soupes étaient offerts : celle avec du tofu ou celles avec toutes sortes d’ingrédients. Les nouilles étaient parfaitement cuites, le bouillon avait un petit gout sucré agréable.

J’ai choisi celle au tofu et bien apprécié la façon avec laquelle il avait été frit. Peut-être aurais-je apprécié qu'il y en ait plus en rapport aux nouille, mais non, la soupe était excellente. Le goût était bien ajusté.

Il y a longtemps que ces restaurateurs cuisinent ce repas, et leurs clients semblent fidèles à l'endroit. J'ai bien aimé l'expérience.

XXX

PAR JADE ST-ARNAUD

Contemplation du Rokuon-Ji temple

4 juin (journée de déplacement)

Nous sommes arrivés depuis seulement quelques heures à Kyoto, la fatigue prend le dessus sur nos esprits, depuis que nous avons vu les futons sur lesquels nous tomberons dans les bras de Morphée, seulement quelques heures plus tard. Un souper sensationnel nous attendait. Même si je ne suis pas grande amateure de porc, celui qu’on nous a servi était sensationnel! Panné et d’une cuisson exquise, il était renversant. Malgré cette bonne nourriture, le sommeil m’a rattrapé d’un coup, dès le moment où ma tête a touché l’oreiller.

5 juin, première journée à Kyoto


Notre première journée dans cette ville commence avec un temps humide et chaud. Marchant d’un bon pas, nous nous dirigeons vers l’arrêt d’autobus, qui nous amènera vers le Pavillon d’or, ou plus communément appelé le Rokuon-Ji Temple, en japonais. C’était le premier temple que nous allions visiter. Le pavillon d’or est cet endroit où l’on se retrouve émerveillé, autant devant la splendeur tranditionnelle que par l’atmosphère de l'endroit. J’aurais voulu que ce soit chez moi. Dans la nature, à travers quelques bois, nous pouvons apercevoir quelques parcelles de ce temple, mais des arbres on été placés de sorte que nous ne puissions le voir au complet. Un suspense de forme dans nos esprits; on progresse avec l’envie de le voir toujours un peu plus. Nous arrivons finalement, face à lui, et pouvons le contempler dans toute sa splendeur. Séparé de nous par un lac, il nous est inaccessible, mais c’est cette inaccessibilité, qui le rend encore plus magnifique. Temple bouddhiste, il a, à plusieurs reprises, été incendié, par certaines personnes trouvaient sa beauté d’une trop grande envergure.

Les trois étages de ce temple, ont été conçus à trois époques différentes, ce qui en fait un temple architecturalement chargé d’histoire. Le premier étage a été fait dans le style des palais de l’époque Heian; le deuxième a le style des maisons des samouraïs; et le troisième se rapporte à l’époque des temples Zen.

Le temple était au départ la maison d’un aristocrate. C’est par la suite qu’il est devenu ce qu’il a été pendant de nombreuses années, avant d’être relégué au rang d’attrait touristique pour les nombreux voyageurs qui ont foulé les chemins entourant ce temple. Une forêt abrie les lieux de sa beauté; toutes les pierres sont placées de belle façon. Moi j’ai envie de m’y établir, d’y vivre, ou d’y rester un moment pour atteindre le calme et la splendeur; pour m’asseoir et contempler la nature, tout en écoutant le silence, brisé par le chant des oiseaux.

Pendant cette journée, nous sommes aussi allés visiter le Ryoanji temple, un temple avec un jardin de pierre, mais celui-ci ne ma pas autant parlé et touchée, comme l’a fait le Rokuon-Ji temple.

PAR SARAH-KIM BOUDREAULT

La nature est un temple

Moi qui pensais préférer Tokyo à Kyoto, me voilà foudroyée par la beauté de cette dernière. En entrant dans la ville, l’autobus traverse un boulevard animé comparable à la promenade de la rue St-Hubert. À moins de dix minutes de là se trouve notre auberge qui consiste en une maison traditionnelle japonaise. Un petit ruisseau se faufile timidement au travers de la rue paisible. Des herbes folles viennent doucement caresser le rivage de ce mignon cours d’eau bordé de feuillus saules pleureurs. Alors que je me trouvais au cœur d’une grande ville animée il y a quelques minutes, je suis soudainement devant une maison typique du Japon qui aurait pu se retrouver sur le chemin d’une petite campagne pittoresque.




Au sujet des contradictions d’ailleurs, tout le groupe a eu l’occasion de faire la visite de deux temples au cours de la journée. Rien à voir avec Tokyo et ses buildings, aux affiches criardes, qui cherchent à percer les nuages. Ici, j’assiste à un retour des traditions lorsque je croise des dames vêtues de sublimes kimonos sur mon chemin vers le temple et le jardin zen.
Premier arrêt : le Pavillon d’Or. Une rangée d’arbres bien touffus me cache la vue du temple bouddhiste à l’entrée du sanctuaire. En avançant sur un sentier de pierre, je perçois la merveille qui finit par se révéler timidement à moi. La voilà enfin, brillant de mille feux par sa laque dorée dont elle est enduite. Le pavillon est entouré d’un lac calme où fleurissent des nénuphars. Les pétales rosés se balancent délicatement au passage des carpes sacrées qui agitent leurs babines au-dessus de l’eau.

Second arrêt : le jardin de pierres zen. Ce dernier est composé d’îlots qui comptent un total de quinze rochers baignant dans une étendue de gravier parfaitement ratissée. Cette simplicité m’emplit d’un certain calme après les journées chargées que je viens de passer. Ici, la nature cherche à recréer un microcosme. La nature est ainsi reproduite par… la nature. Les rochers habillés de mousse semblent être de véritables îles flottant au cœur d’une mer dessinée par les stries ondulées du râteau à travers le gravier. Par ailleurs, même si l’on compte quinze roches, il n’est possible que d’en voir quatorze à la fois. Peu importe l’angle où je me place, l’une d’elle échappe constamment à mon regard. Cette disposition calculée pourrait bien refléter l’esprit méthodique et affuté des Japonais. La pierre invisible semble être, pour plusieurs, la métaphore des sens humains faibles et réduits. La vue ne nous permet pas de percevoir toute la réalité qui nous entoure. Une partie de celle-ci nous échappe; nous n’avons que très peu conscience de l’ensemble des phénomènes qui nous entourent réellement.




Je quitte ainsi ce lieu d’une simplicité magnifique en me faisant demander pour la cinquième fois de la journée de prendre une photo avec un groupe de jeunes lycéennes. Je me sens soudainement comme une étrange curiosité…

PAR ÉLISE PROVENCHER

Les Dessous du Japon: Les policiers

Aéroport de Narita. 2 juin. 17h37, heure du Japon.

Dès nos premiers instants en terre étrangère nous avons été soumises au système de sécurité exceptionnel des Japonais. Vérification et tamponnage des visas, prise de photos, d’empreintes digitales… L’accueil a pris une toute autre couleur lors de notre rencontre fortuite avec des policiers, qui faisaient une vérification aléatoire des passeports. À notre évidente surprise, les policiers se sont avérés sympathiques, affables, gentils, souriants, hospitaliers, amicaux, respectueux, joviaux, humbles, agréables, courtois, accueillants, avenants, etc. Nous sommes bien loin de notre Québec natal.

Pourquoi leur comportement diffère-t-il autant de celui de nos « agents de la paix » ? Nous nous sommes posé la question.

Notre hypothèse : Étant de nature réservée, ils ont opté pour une approche positive à l’égard de touristes.

Le verdict : Nous avons recueilli un témoignage d’un individu du nom de M. B qui nous a affirmé connaître la raison de ce comportement : «On sent, chez les travailleurs des services publics, qu’il y a une conscience d’être redevables aux contribuables. Le service est toujours souriant et efficace.».

Il nous semble que cette conscience ne soit pas aussi fervente au Québec.

PAR MYRIAM-SOPHIE ET CATHERINE

Présentation de Myriam-Sophie Deslauriers

Les arts et la culture en général ont toujours, il me semble, constitué un besoin, que dis-je, une nécessité liée au bon fonctionnement de mon système. Bien que ressentant un intérêt profond pour toutes les formes d’arts – arts visuels, littérature, musique – c’est le théâtre qui, dès l’enfance, m’a captivée au point de vouloir en faire un métier. Je demeure néanmoins on ne peut plus fascinée par la plupart des autres disciplines artistiques : j’ai tendance à démontrer un brin d’hystérie lorsqu’on mentionne devant moi la plupart des groupes de rock des années 1960 et 1970, en particulier les Beatles et tout ce qui se rattache aux Beatles, et ce, depuis un tout jeune âge. Je me dois également de mentionner, à titre d’hommage, mon amour profond, mais malheureusement à sens unique pour Marlon Brando, Brad Pitt et Robert Redford (et, par le fait même, pour la quasi-totalité de leur œuvre).

Je ne me rappelle pas d’avoir un jour ponctuellement développé un intérêt pour les voyages et les cultures étrangères, il me semble que c’est une passion que j’ai toujours eue. Peut-être est-ce ce besoin de m’évader -- que petite, j’assouvissais par le biais de la littérature alors que je rêvais d’accéder à la plateforme 9¾; ou que j’aurais tout donné pour voir la Bavière de ma bien-aimée Sissi; ou lorsque j’aspirais à me créer mon propre Club des cinq -- qui me pousse aujourd’hui à vouloir découvrir de nouvelles contrées. Depuis ma Gaspésie natale, j’ai eu la chance de parcourir bien des pays, mais je décerne à l’Asie une place toute particulière : cette culture, par sa différence, m’attire autant qu’elle m’effraie, et je remercie Christian Braën, Guy Bourbonnais ainsi que tous mes compagnons de voyage de bien vouloir partager cette expérience unique avec moi. Le Japon est un pays qui m’a été présenté par Murakami, et j’espère à mon tour, par le biais de ce blogue, pouvoir vous transmettre un peu l’essence de notre aventure et de ce pays.

Myriam-Sophie