Présentation du blogue

Onze finissants d’Arts et Lettres accompagnés de deux enseignants, Christian Braën et Guy Bourbonnais, suivront les traces de Haruki Murakami, auteur à l’étude sur lequel ils se sont penchés avec ardeur, au Japon. Suivez-les à travers leurs textes, témoignages de découvertes, d’éblouissement et d’éveil. Ce voyage est pour eux l’occasion de se plonger concrètement dans l’univers ambivalent et onirique de Murakami.

jeudi 9 juin 2011

Quelques photos

Je vous invite à revoir quelques chroniques précédemment publiées: des photos pour le moins éloquentes ont été ajoutée, notamment trois de nos voyageuses maquillées et vêtues en geiko.

Jocelyn

Le Secret le mieux gardé du Japon

Kyoto – 7 juin 2011

Je ne cesse de rester bouche bée en constatant le raffinement japonais. Alors que dans un billet précédent je parlais d’hôtesses de l’air croisées à l’aéroport qui avaient particulièrement de la classe, plusieurs éléments témoignant d’une minutie délicate ont attiré mon regard, entre autres lorsque nous avons visité la demeure d’une dame qui nous a offert la cérémonie du thé, ou encore celle des beaux-parents de Christian. Là bas, on observe des tatamis de bambou, des sofas à motifs fleuris, des tapis à motifs herbeux, des boîtes de papiers-mouchoirs couvertes de fleurs, des cadres délicats, de la vaisselle magnifique et des murs, des plafonds et des rideaux texturés. Que ce soit lors de la cérémonie du thé, lors du dîner ou dans divers petits cafés japonais, je suis absorbée par les tasses qui sont parfois fleuries, parfois ornées de motifs d’animaux, parfois métalliques et certaines fois même incrustées de morceaux de coquillages.

De là, je me suis questionnée sur l’apport de la tradition à ce raffinement typiquement japonais. Les Japonais semblent réussir de façon étonnante à intégrer les traditions à leur mode de vie moderne. Par exemple, le kimono n’est pas un habillement réservé aux cérémonies traditionnelles; il peut être porté même dans la rue, pour toutes les circonstances de la vie quotidienne. Également, beaucoup vont utiliser des éventails lors des journées chaudes.
Aussi, les Japonais ont réussi à préserver plusieurs éléments culturels traditionnels importants, comme la cérémonie du thé et le concept de la Maiko ou Geiko. Un autre élément très intéressant que j’ai pu observer est la fréquentation des temples. Plusieurs jeunes Japonais vont faire leur jogging dans ces lieux sacrés remplis de verdure. Il ne faut également pas oublier que les villes abondent de restaurants typiquement japonais et de petits éléments qu’on peut associer uniquement à la culture japonaise. On ne sent pas que le Japon a subi une véritable américanisation.




Le calme des Japonais est quelque chose qui me marque énormément aussi. Ils travaillent six jours par semaine et vivent à un rythme inimaginable, mais presque jamais on ne les voit courir pour prendre le train ou pour traverser la rue et ils prennent le temps de prendre le thé et d’effectuer toute tâche avec qualité et minutie. Leur secret pour la réussite de l’intégration des traditions à un mode de vie moderne reste inconnu. Et moi je tâcherai de continuer l’analyse de ce phénomène!
Bientôt nous irons au musée de la bombe à Hiroshima! J’ai si hâte!

PAR LAURA PELLETIER

Les Petites sardines salées

Jade, Myriam-Sophie et moi nous rendons ce matin dans un studio d’une petite rue calme afin de vivre une véritable transformation…

Première étape : nous nous dirigeons, après nous être vêtues d’un sous-vêtement spécial, à la salle de maquillage. Un pinceau enduit d’un liquide blanc et froid parcours le haut de mon dos avant de remonter vers mon cou et, enfin, l’ensemble de mon visage. Des particules de poudre viennent ensuite caresser l’ensemble de mes joues. Quelques traits de crayons rouges et noirs viennent souligner mon regard. Mes lèvres sont finalement enduites d’un fard carmin. Second étape : une lourde perruque noire accessoirisée de fioritures colorées est posée sur ma tête. Dernière étape: c’est le moment de revêtir le kimono. Je suis enroulée, tel un morceau de saumon dans le riz d’un maki, dans une quantité inimaginable de serviettes et de couches de vêtements. Petit jupon, serviette, bandelette, serviette, eton serre le tout à l’aide de corde, serviette, bandelette, petit harnais aux épaules, kimono, bandelettes, kimono, ceinture, bandelette, cordelette. Me voilà enfin en véritable geiko! Je retiens mon souffle, il ne reste plus qu’à poser pour la caméra.




Je passe l’après-midi à errer à travers Kyoto. Jade et moi traversons un marché animé du centre-ville. Une forte odeur de poisson me frappe au premier abord et me donne un léger mal de cœur. Autour de moi défilent des étalages d’aliments informes et de masses non-identifiables. Des poissons morts me fixent de leurs petits yeux écarquillés. La chaleur causée par la cuisson des aliments crée une atmosphère oppressante. Ici, les odeurs, les couleurs et les textures créent un amalgame étourdissant qui m’est complètement inconnu. C’est ici, au cœur d’un marché, que la différence me surprend et me plonge dans un vertige. Le choc culturel passe alors à travers un paquet de petites sardines salées.

PAR ÉLISE PROVENCHER

Kyoto comme un rêve

Nous nous sommes réveillés plut tôt, car aujourd’hui c’était la cérémonie de thé. Vers onze heures, nous nous sommes rendus chez cette dame qui nous a reçus, tous ensemble, dans son salon, pour nous montrer comment se déroulait la traditionnelle cérémonie du thé. Assis tous ensemble, un peu coincés mais heureux d’être là, nous regardions Haruka, la belle-sœur de Christian, préparer le thé, pendant que cette gentille dame nous servait à chacun une tasse différente, choisie pour chacun de nous, un peu en fonction de ce que nous sommes. Elle, ainsi que sa famille avant elle, sont des maîtres de cet art. De génération en génération, ils se sont transmis cette tradition si propre au Japon.

À la suite de cette cérémonie, elle nous a décrit et montré les objets dont elle avait besoin pour faire le thé, dont une cuillère de bois, faite par le grand-père à partir du bois d’un arbre qui venait de sa cour. Tous ces objets sont précieux et sont choisis selon leur lien d’appartenance avec la saison. La conscience des saisons est très présente au Japon, et souvent des éléments de la vie quotidienne sont choisis de manière à faire un lien avec la saison en cours. Par exemple lorsque nous sommes allés voir la Maiko, elle avait dans sa coiffure une sorte de fleur que l’on retrouve seulement à cette époque de l’année. Tout élément découle d’un choix lumineux.

On dirait que dans ce pays du soleil levant, tout doit être parfait et choisi pour le mieux. Les rues sont étonnamment propres; on ne voit que très rarement des déchets au milieu de la rue, alors qu’à Montréal, il y en a énormément et nous sommes une population moins nombreuse qu’au Japon.




Dans l’après-midi, nous avons visité trois temples splendides. On dirait que plus je passe de temps à Kyoto, plus j’ai l’impression d’être dans une bulle de bonheur qui se referme tranquillement autour de moi et qu’à la fin, lorque je vais devoir en sortir, je vais laisser une partie de moi dans cette ville enchanteresse.




PAR SARAH-KIM BOUDREAULT