Présentation du blogue

Onze finissants d’Arts et Lettres accompagnés de deux enseignants, Christian Braën et Guy Bourbonnais, suivront les traces de Haruki Murakami, auteur à l’étude sur lequel ils se sont penchés avec ardeur, au Japon. Suivez-les à travers leurs textes, témoignages de découvertes, d’éblouissement et d’éveil. Ce voyage est pour eux l’occasion de se plonger concrètement dans l’univers ambivalent et onirique de Murakami.

mercredi 8 juin 2011

Note de l'éditeur au sujet des photos

Vous ressentez fort possiblement une vive impatience à l'idée de voir de nouvelles photos apparaître dans l'album. Il semble impossible aux étudiants, depuis qu'ils sont à Kyoto, de transférer leurs photos. Chaque tentative s'est avérée un échec.

Le problème devrait se corriger éventuellement.

Les Dessous du Japon: les masques

Shibuya, Tokyo. 3 juin. 11h02

Nous avons remarqué, depuis le début de notre voyage, que plusieurs personnes, en public, portent des masques hygiéniques (du genre de ceux des dentistes ou des chirurgiens).

Notre hypothèse : Les Japonais sont tellement nombreux dans les lieux publics qu’ils portent des masques pour éviter d’être contaminés par les germes des autres.

Notre verdict : Après enquête, nous nous sommes rendues compte qu’il s’agissait du contraire : lorsqu’ils sont malades, les Japonais portent des masques, par respect, pour éviter de transmettre leurs microbes.

Par Miryam-Sophie et Catherine

Le moment du thé

La cérémonie du thé se révéla être une expérience sensorielle extraordinaire. Bien entendu, les papilles gustatives sont stimulées lorsque la matière verte et opaque entreprend sa descente dans mon eusophage. Un petit goût amer qui n’est pas du tout désagréable me surprend à la première gorgée et me charme totalement à la dernière. Mes yeux restent également accrochés aux moindres mouvements de Haruka, la belle-sœur de Christian, qui nous prépare le thé. Ses gestes lents et précis me permettent de profiter à chaque instant de la beauté de ce moment complexe et sacré. Le bol de thé que je fais tournoyer dans la paume de ma main affiche une véritable petite histoire avec la série de personnages aux couleurs flamboyantes qui y sont dessinés.

Les petits gâteaux d’un vert frais ont l’effet de cristaux émiettés sous ma langue. Un bonbon rugueux fond lentement à l’intérieur de mes joues. Les saveurs et textures nouvelles s’entrelacent dans une explosion de sensations jusque là inconnues. Ce moment, cette cérémonie restera à tout jamais unique. En effet, il est impossible de répéter la même cérémonie plus d’une fois d’une fois. Assurément, la prochaine fois serait différente. Tous les éléments, le décor, la couleur des kimonos, les douceurs servies, sont choisis en fonction du groupe reçu et de la période de l’année. La couleur dominante de notre cérémonie est le vert frais qui renvoie aux feuilles des arbres à ce moment du printemps. Je me sens immédiatement privilégiée d’avoir vécu un moment singulier qui restera gravé seulement dans treize esprits émerveillés.




Le groupe termine sa journée par la visite de deux temples en pleine nature. Les arbres crochus donnent à la forêt dense et sombre un aspect quelque peu effrayant. De nombreuses statues de pierres recouvertes de mousses et effritées par le passage du temps prennent l’aspect de véritables pierres tombales au centre des arbres squelettiques. Espérons seulement que l’esprit obscur de cette forêt ne viendra pas hanter mes rêves ce soir.

PAR ÉLISE PROVENCHER

De plus en plus zen

Ce matin, le réveille-matin nous a permis de dormir autant qu’on le voulait; personne n’est venu nous réveiller pour nous dire de nous lever, c’est le soleil qui a glissé sur nos visages pour nous prévenir qu’il était l’heure.

Aujourd’hui encore, nous avons fait la visite de deux magnifiques temples. Le Ginkakuji Temple est le premier que nous avons visité. Dès l’entrée, un jardin de pierre, nous était présenté. Les Japonais semblent avoir le besoin de se soucier des moindres détails. Cette mer de pierres était raclée de sorte que l’on pouvait imaginer se retrouver devant de l’eau, avec certaines places où les pierres étaient plus hautes, de façon à démontrer les vagues. Tous les détails étaient définis de sorte qu’il était facile d’imaginer ce qu’on nous représentait. Une fois notre contemplation faite, nous pouvions, à travers divers chemins, nous retrouver dans la montagne et la forêt. Le fait que la nature soit si magnifique, naturelle, nous interpelle. Ici la nature nous rappelle à quel point elle peut être réconfortante, zen, et qu’elle nous permet de nous questionner sur nous-mêmes, de voir certains aspects d’un nouvel œil.

C’est le passage devant plusieurs boutiques et surtout les questions de Japonais avides d’apprendre l’anglais qui m’ont arrachée à ma rêverie.

Kiyomizu est le deuxième temple que nous sommes allés voir durant la journée. Pour y parvenir, nous avons littéralement escaladé une rue pour enfin arriver à cette merveille qui nous a permis d’observer la ville de Kyoto dans toute sa splendeur.

L’ambiance au Japon, me donne envie d’y vivre. À tout moment de la journée, nous rencontrons des gens qui, même s’ils ne nous connaissent pas et qu’ils ne savent rien de nous, nous sourient, peu importe leur âge. Ils font en sorte que l’on se sente chez soi. Ce qui nous fait sentir le plus étranger, c’est tous ces temples et toutes ces traditions que l’on retrouve ici et qu’on ne voit pas ailleurs. Les forêts sont superbes, elles donnent envie de s’y perdre.
Je sens que je m’attache à ce pays magnifique et que lorsqu’il va falloir lui dire au revoir, je vais avoir un intense regret à le quitter.

PAR SARAH-KIM BOUDREAULT